Les ménages et les autres acteurs de la société utilisent quotidiennement de l’eau de distribution à des fins domestiques ou autres. L’usage de l’eau "du robinet" représente un enjeu de santé publique mais aussi de développement durable puisqu’il touche à la fois à des aspects environnementaux (utilisation de la ressource), économiques (bien de consommation) et sociaux (bien de première nécessité).
Une consommation totale stable
En 2021, la consommation totale d’eau de distribution à usage domestique et non domestique en Wallonie s’élevait à un peu plus de 160 millions de m³. Elle était stable sur la période 2000 - 2021. Exprimée par jour et par habitant, la consommation d’eau s’élevait en moyenne à 120 l/(hab.j). Elle était en baisse sur la période 2004 - 2014 (- 10,5 %) et stable entre 2014 et 2021. Selon une étude réalisée par AQUAWAL sur la période 2004 - 2011(a), cette évolution s’expliquerait essentiellement par la généralisation des appareils plus économes en eau (lave-linge, douche économique ou WC à double chasse…). D'autres mesures d'économie en eau ont pu jouer un rôle dans le cas des usages non domestiques (mise en circuit fermé des eaux, amélioration des procédés de production…). La consommation à usage domestique et non domestique moyenne par compteur s’élevait quant à elle à 95 m³ en 2021. Elle était en baisse quasi constante sur la période 2000 - 2021 (- 22,4 %)[1]. Cette évolution s’explique essentiellement par l'augmentation du nombre de compteurs sur la même période (+ 29 %), elle-même liée à l’augmentation du nombre de ménages, et par la diminution de la taille des ménages. Cette tendance à la baisse de la consommation par compteur ne donne cependant pas lieu à une baisse des pressions sur les ressources en eau (volumes prélevés, volumes d’eaux usées à assainir).
Un niveau de consommation pour usage domestique variable selon les ménages
Selon les dernières données disponibles, la consommation d’eau de distribution à usage domestique en Wallonie était estimée à environ 90 l/(hab.j)[2](b) . Selon EurEau, la fédération européenne des associations des services dans le domaine de l’eau, la consommation moyenne journalière en Europe s’élevait à 124 l/(hab.j) (données 2017 à 2019 selon les pays)[3](c). Dans la région de Bruxelles-Capitale, la consommation s’élevait à 99 l/(hab.j) en 2020 q, alors qu’en Flandre, elle s’élevait à 89 l/(hab.j) en 2021 q.
Les niveaux de consommation d’eau de distribution varient selon les caractéristiques des ménages et de leur logement q. Selon une enquête menée en 2015 auprès d’un échantillon représentatif de ménages wallons(d), les principaux déterminants du niveau de consommation par compteur étaient (i) la taille du ménage, (ii) le niveau socioéconomique du ménage et (iii) l’utilisation de ressources alternatives (puits, citernes…) pour les usages intérieurs.
Un prix stable depuis 2017
Depuis le 01/01/2005, la structure du prix de l’eau est identique pour tous les usagers et comprend une partie "production-distribution" et une partie "assainissement"[4]. Fin 2021, le coût moyen pour une consommation de 100 m³ s’élevait à 546 € (stable depuis 2017), soit 5,46 €/m³. La consommation d'eau à usage domestique s’élevant en moyenne à 66,3 m³/compteur par an, la facture moyenne était de 362 €. En 2021, les parties "production-distribution" (coût stable sur la période 2015 - 2021) et "assainissement" (coût stable sur la période 2017 - 2021)(e) représentaient respectivement 50 % et 43 % de la facture, le solde étant composé de la TVA et de la contribution au fonds social. La tendance à la hausse du prix moyen du mètre cube entre 2005 et 2017 s’explique notamment par le besoin du secteur de financer des investissements importants en matière d’assainissement. Cette évolution a été compensée dans une certaine mesure par la baisse générale des consommations par compteur qui a limité la hausse de la facture des usagers. Le montant de la facture d'eau est resté stable entre 2017 et 2021.
[1] Dans le courant de l’année 2020, suite au confinement et au développement du télétravail pour lutter contre la propagation du virus de la COVID-19, de nombreux travailleurs ont consommé plus d'eau à leur domicile que sur leur lieu de travail. Un transfert entre les gros et les petits consommateurs s’est donc produit, de l'ordre de 1,5 m³/an (soit une augmentation de la consommation des petits consommateurs de 2,3 %). Par ailleurs, selon AQUAWAL(e), une augmentation de l'achat de piscines aurait été constatée, ce qui a pu favoriser dans certains endroits une augmentation de la consommation d'eau. Entre 2019 et 2020, la consommation d'eau totale a toutefois stagné.
[2] Cette valeur estimée était basée sur une enquête et n'a pas été réestimée depuis. Il est cependant probable qu’elle ait peu évolué : (i) la consommation d'eau moyenne journalière par habitant est stable depuis 2014 (environ 120 l/(hab.j)), (ii) la moyenne des consommations inférieures à 250 m³/an est stable depuis 2015 (environ 65 à 66 m³/(an.compteur)) et (iii) l'amélioration technologique des appareils ménagers permettant des économies d'eau a atteint un plafond.
[3] À noter que la définition d’usage domestique peut varier selon les pays.
[4] Conformément au décret du 12/02/2004 (abrogé) q, dont les dispositions ont été reprises dans le Code de l’eau q.
Évaluation
Évaluation de l'état non réalisable et tendance globalement stable
Pas de référentiel.
La consommation d’eau de distribution à usage domestique et non domestique en Wallonie était stable sur la période 2000 - 2021.
À noter que la consommation journalière moyenne d’eau de distribution à usage domestique et non domestique par habitant était en baisse sur la période 2004 - 2014 (- 10,5 %) et stable sur la période 2014 - 2021.